samedi 8 octobre 2011

Erik SATIE & DADA

Érik SATIE (1866-1925)

Eric Alfred Leslie Satie, dit Erik Satie

Né le 17 mai 1866 à Honfleur (Basse-Normandie) de l’anglaise Jane Leslie Anton de mère écossaise et d’Alfred Satie courtier maritime normand, baptisé à sa naissance dans la religion anglicane, puis, après la mort de sa mère (1871) dans la religion catholique, il a reçu ses premières leçons de musique de l’organiste de l’église Saint Léonard de Honfleur, ancien élève de l’école Niedermeyer, vouée à l’étude du grégorien mais aussi compositeur de valses lentes.

A l’âge de douze ans, il suit à Paris son père, à présent traducteur pour une compagnie d’assurance, et qui se remariera avec la pianiste et compositrice Eugénie Bametche, de dix ans plus âgée que lui. Il fréquente le Conservatoire national de musique et de déclamation de 1879 à 1886 avec des résultats décevants. Pour pouvoir démissionner du Conservatoire, il se porte volontaire pour le service militaire auquel il parviendra à échapper à peu après grâce à une pleurite contractée en exposant délibérément sa poitrine nue à une froide nuit d’hiver.

En 1887 son père Alfred Satie, qui s’est improvisé entretemps éditeur de musique, publie ses premières mélodies. Il quitte néanmoins peu après sa famille pour s’installer aux pieds de Montmartre, où il fréquente assidûment le Chat Noir, accompagnant son théâtre d’ombre est à l’harmonium ou en dirigeant l’orchestre de ce cabaret.

En 1888, il compose trois Gymnopédies qui seront orchestrées par Claude Debussy, et qui restent ses œuvres les plus jouées à ce jour. En 1891, le Sâr Péladan, Grand Maître de la Rose+Croix, le nomme “maître de chapelle” de son Ordre. En cette qualité, il compose plusieurs œuvres pour les Soirées de la Rose+Croix qui auront lieu dans le cadre d’une exposition de poésie symboliste à la Galerie Durand-Ruel (les Sonneries de la Rose+Croix, le Fils des Etoiles … )

Quelques mois plus tard, il se sépare de Péladan et compose en collaboration avec le poète J.P. Contamine de Latour le ballet chrétien Uspud, qui fera l’objet d’une édition illustrée par un portrait des deux auteurs, dessiné par Suzanne Valadon. En 1893, Il a une brève mais très intense liaison avec cette dernière. Il compose Danses gothiques qui anticipe, entre autres, les recherches graphiques d’un coup de dés jamais n’abolira le hasard de Mallarmé, ainsi qu’une partition minuscule, Vexations, destinée toutefois à être jouée 840 fois de suite, c’est à dire, selon le tempo choisi, de 12 à 24 heures environ. Découverte longtemps après sa mort par John Cage, Vexations donnera lieu à d’innombrables marathons pianistiques dans le monde entier.

Il enrichit désormais ses partitions d’indications de jeu “personnalisés” qui surprendront par leur poésie et leur fantaisie.

Après sa séparation de Suzanne Valadon, il fonde « L’Église métropolitaine d’art de Jésus-Conducteur », destinée à combattre la société par les moyens de la musique et de la peinture. En tant que chef de cette église (dont il restera le seul adepte), il lance des anathèmes contre les personnalités les plus en vue du Tout Paris. Il compose une Messe des Pauvres pour les cérémonies de son église qui ne pourraient d’autre part avoir lieu que dans l’exigu “Placard” qu’il est réduit désormais à habiter au 6 rue Cortot.

Vers 1898, il abandonne d’un jour à l’autre la “musique à genoux” pour se consacrer au Caf’ Conc’ et au music-hall. Il troque la lévite de l’homme d’église pour un complet de velours acheté à sept exemplaires identiques qu’il portera sept ans durant.

Pour des raisons économiques, mais aussi pour retrouver le contact avec un public populaire, il déménage dans la banlieue-sud de Paris, à Arcueil-Cachan.

Quelques années plus tard, il y fera son apprentissage politique, s’inscrivant d’abord au parti radical-socialiste, puis après l’assassinat de Jaurès – à la S.F.I.O., et enfin, après le Congrès de Tours, au parti communiste. Il veillera aussi aux loisirs des enfants défavorisés de la commune, en leur donnant des cours de solfège et en les amenant en promenade, les jours fériés, par classes entières.

En 1903, il fait le point sur sa production des dernières années, en composant avec des fonds de tiroir, Trois Morceaux en forme de poire. Ce titre insolite fera beaucoup, en bien et en mal, pour sa notoriété. En 1905, il change encore de costume, assumant l’apparence d’un petit fonctionnaire: chapeau melon, faux col et parapluie, et décide de recommencer tout à zéro, même musicalement. Aussi, il retourne sur les bancs de l’école, alors qu’il est déjà près de la quarantaine, pour étudier le contrepoint. Trois ans plus tard, il obtiendra à la Schola Cantorum son premier diplôme avec mention “Très bien”.

Redécouvert au début des années 1910 par Maurice Ravel qui le présente comme le “précurseur” de la nouvelle musique (dans le but inavoué de diminuer le prestige de son rival Debussy), il trouve enfin des éditeurs et des interprètes pour ses œuvres de jeunesse, mais aussi pour celles d’un tout autre style, humoristique et fantasque qu’il compose à présent. Sommet de cette nouvelle période, le recueil, Sports & Divertissements.

La Grande Guerre interrompt cette époque heureuse, jusqu’à ce jour de 1916 où il est redécouvert par Jean Cocteau qui l’entraîne dans la composition d’un ballet, Parade, avec décors et costumes de Picasso, qui sera donné par les Ballets Russes au Châtelet, suscitant un grand “succès de scandale”.

Malgré les éreintements de la critique bien-pensante, il reçoit le soutien des nouvelles générations. Des musiciens inconnus, mais très prometteurs, se réclameront de son esthétique, formant sous son égide le groupe des Nouveaux Jeunes, le Groupe des Six, l’École d’Arcueil. Satie surprendra cependant encore une fois tout le monde en composant un émouvant “drame symphonique”, Socrate, d’après les Dialogues de Platon.

Il composera encore deux ballets retentissants : Mercure, avec Picasso, et Relâche, avec le dadaïste Picabia, ainsi que la première musique de film, basée, non pas sur l’intrigue mais sur le rythme et la fréquence des images, pour Entr’acte de René Clair, avant de s’éteindre, le 1er juillet 1925, à l’âge de 59 ans, après une longue maladie.

Ses amis découvriront après sa mort le taudis où il avait vécu, à leur insu, dans une totale misère sa vie durant, mais où il avait entassé toutefois ses précieux manuscrits, soigneusement calligraphiés et plusieurs milliers de billets énigmatiques décrivant un univers au delà du miroir dont il n’avait jamais parlé à personne de son vivant.


Pablo PICASSO. Érik Satie. Dessin, 1920





Erik SATIE : Dada Works & Entr'actesBojan GORISEK (Piano)
CD audio (16 janvier 2007)
Label: LTM


Tracks:
Title Composer Time
1 Morceaux (3) en forme de poire (3 pieces in the form of a pear), 4:05
2 Morceaux (3) en forme de poire (3 pieces in the form of a pear), 0:47
3 Morceaux (3) en forme de poire (3 pieces in the form of a pear), 1:27
4 Morceaux (3) en forme de poire (3 pieces in the form of a pear), 2:43
5 Morceaux (3) en forme de poire (3 pieces in the form of a pear), 2:12
6 Morceaux (3) en forme de poire (3 pieces in the form of a pear), 2:21
7 Morceaux (3) en forme de poire (3 pieces in the form of a pear), 1:31
8 Ragtime Parade, for piano (arrangement by Hans Ourdine, after "Parade") 2:33
9 Relâche (No Performance Today), ballet for orchestra 1:09
10 Relâche (No Performance Today), ballet for orchestra 0:42
11 Relâche (No Performance Today), ballet for orchestra 0:24
12 Relâche (No Performance Today), ballet for orchestra 1:14
13 Relâche (No Performance Today), ballet for orchestra 0:37
14 Relâche (No Performance Today), ballet for orchestra 0:38
15 Relâche (No Performance Today), ballet for orchestra 0:54
16 Relâche (No Performance Today), ballet for orchestra 0:39
17 Relâche (No Performance Today), ballet for orchestra 0:42
18 Relâche (No Performance Today), ballet for orchestra 1:04
19 Relâche (No Performance Today), ballet for orchestra 1:15
20 Cinéma: Entr'acte symphonique de Relâche, for orchestra 1:29
21 Cinéma: Entr'acte symphonique de Relâche, for orchestra 0:42
22 Cinéma: Entr'acte symphonique de Relâche, for orchestra 0:57
23 Cinéma: Entr'acte symphonique de Relâche, for orchestra 0:42
24 Cinéma: Entr'acte symphonique de Relâche, for orchestra 1:25
25 Cinéma: Entr'acte symphonique de Relâche, for orchestra 0:51
26 Cinéma: Entr'acte symphonique de Relâche, for orchestra 1:35
27 Cinéma: Entr'acte symphonique de Relâche, for orchestra 1:10
28 Cinéma: Entr'acte symphonique de Relâche, for orchestra 1:00
29 Cinéma: Entr'acte symphonique de Relâche, for orchestra 1:05
30 Relâche (No Performance Today), ballet for orchestra 0:56
31 Relâche (No Performance Today), ballet for orchestra 0:54
32 Relâche (No Performance Today), ballet for orchestra 1:15
33 Relâche (No Performance Today), ballet for orchestra 0:34
34 Relâche (No Performance Today), ballet for orchestra 1:13
35 Relâche (No Performance Today), ballet for orchestra 0:51
36 Relâche (No Performance Today), ballet for orchestra 1:21
37 Relâche (No Performance Today), ballet for orchestra 0:57
38 Relâche (No Performance Today), ballet for orchestra 0:46
39 Relâche (No Performance Today), ballet for orchestra 1:05
40 Relâche (No Performance Today), ballet for orchestra 0:43

http://www.allmusic.com/album/erik-satie-dada-works-entractes-w148310/tracks


An enthusiastic Dada activist in Paris between 1920 and 1924, Satie collaborated extensively with Tristan Tzara, Man Ray, Pablo Picasso and Jean Cocteau, wrote often in Francis Picabia's journal 391, and was a sworn enemy of the proto-Surrealist faction lead by Andre Breton. According to Man Ray, Satie was "the only composer who had eyes." All of Satie's principle Dada-related works are included on this unique 70 minute CD, including : Trois morceaux en forme de poire, performed by Satie in July 1923 at Tzara's notorious Soirée du Coeur à barbe, at which fighting broke out between Tzara's supporters and the proto-Surrealist faction; Ragtime Dada, an extract from the ballet Parade performed at a series of Dada soirees by Kurt Schwitters in 1922; Entr'acte and Cinéma, both scores for Picabia's multi-media 'instantaneist' ballet Relâche performed in 1924. Cinéma was Satie's custom score for the celebrated intermission film by René Clair, while for their curtain call Satie and Picabia drove onstage in a tiny car, resplendent in jewels and furs, the whole production amounting to a dazzling act of anti-art provocation. Both are Satie's arrangements for solo piano. All pieces are performed on piano by Bojan Gorisek, and the booklet includes archive images and detailed historical notes by James HAYWARD.

http://www.dadart.com/dadaism/dada/015-dada-movies.html



This latest release of Satie's compositions from LTM collects all the principle Dada-related works in the composer's catalogue. There's an appropriately sprightly, trashy feel to much of this music. Just listen to the rambunctious, lighthearted jaunt of 'Ragtime Dada'. It's the kind of thing you might expect to hear as live accompaniment to a Buster Keaton movie. The main draw here is the ballet in two acts, 'Relache', which was premiered just a few months prior to Satie's death. The first part of this composition is dominated by quirky, unlikely harmonic combinations, while the second sounds more overtly provocative as a venture into 'low' art; directly linked to the kind of theatrical popular music you'd associate with 1920s Paris. Nevertheless, there's still an element of disruption and dislocation lurking under the surface. Similarly, Entracte (Cinema) (Satie's score to the interval film), opens with a superficially playful movement that somehow still feels underscored with an ominous sense of repetition and borderline discordance. Highly recommended.

http://boomkat.com/cds/27431-erik-satie-dada-works-entr-actes


Consider Erik Satie, 20 years ago thought of in many quarters as a footnote to Debussy and Ravel. Now it's clear that he anticipated a whole host of modern attitudes, changing significantly over his 35-year compositional career. The association of Satie and Dada at first seems startling, for the insouciant humor of Satie and the assertive, intentionally noisy aesthetic of Dada seem like two different things. Yet Satie did have some glancing contact with Dada and Surrealism at the end of his life, and Slovenian-born pianist Bojan Gorisek makes a strong case for Satie as Dadaist. The main work in question is Relâche, written shortly before Satie's death in 1924. It was a sort of bizarrely comic multimedia extravaganza, involving music, dance, and film (the work here is presented as Satie originally composed it, with the Cinéma film score as an entr'acte between the two parts of the dance). Satie's pieces are tiny, abrupt gestures that do indeed seem, in Gorisek's reading, to have borrowed something from Dada's resolute but meaningless brushstrokes. Sample track 19, the finale of the first part of Relâche, or track 25, the Marche funèbre from the Entr'acte -- it definitely refers to Chopin's funeral march, but with the harmonic content eviscerated so that it seems like one of the floating thoughts that goes by in a Salvador Dalí painting. The little Ragtime Dada of 1917, not among the most-often heard of Satie's works, has an explicit connection with the artistic movement, and the opening Trois morceaux en forme de poire (brutally misspelled, along with other items in the track list -- and close perusal of the booklet does not turn up the name of the second pianist, if there indeed was one), one of the more anarchic of Satie's earlier humorous works, makes an excellent curtain raiser. Strongly recommended for Satie fans and free spirits of all kinds. ~ James MANHEIM, Rovi

http://www.answers.com/topic/erik-satie-dada-works-entr-actes