mercredi 3 février 2010

DADA - GAUGUIN



Max ERNST. Dada Gauguin. 1920, gouache et encre sur papier imprimé, 30,3 X 40, Chicago, The Art Institute of Chicago


Je crois que l'homme a certains moments de jeu, et les choses enfantines sont loin d'être nuisibles à une oeuvre sérieuse, lui donnant son empreinte douce, gaie et naïve. Notre époque commence à se lasser de l'analyse outre mesure, et la simplicité, don du grand seigneur, ne saurait être comprise du bourgeois. Les machines sont venues, l'art s'en est allé ; et je suis loin de penser que la photographie nous soit propice. Depuis l'instantané, disait un amateur de cheval, le peintre a compris cet animal et Meissonnier, cette gloire française, a pu donner toutes les attitudes de ce noble animal. Quant à moi je me suis reculé bien loin, plus loin que les chevaux du Parthénon... jusqu'au dada de mon enfance, le bon cheval de bois. Je me suis mis aussi à fredonner la douce musique des scènes d'enfants de Schumann : Le cheval de bois.

Paul GAUGUIN. Diverses choses (1896-1898) in Oviri. Écrits d'un sauvage.